Une fois n'est pas coutume, un petit post en hommage à un cher ami et réponse à l'un de ses petits défis. Je n'ai certes pas la prose délicate d'Aloysius Bertrand ni ne revendique un quelconque talent en poésie (n'est-ce pas Julien?); ce défi mérite cependant un traitement d'une emphase particulière, dédiée à l'excellent ALG et à cette grande et belle expérience commune que nous eûmes l'occasion de partager avec honneur et fidélité.
Vous avez peut-être remarqué sur la photo ci-dessus, et c'est proprement extraordinaire, une main. Nous étions en train de gravir des montagnes perdues dans la campagne birmane, la chaleur intense rendait notre progression difficile. Nous traversions une forêt touffue et humide, où le silence n'est rompu de temps à autre que par les coassements rauques d'un corbeau et où le loup gambade toute l'année. Oui, toute l'année. Nous réussîmes à traverser la forêt; un spectacle magnifique nous attendait: un lac aux eaux profondes et ténébreuses qu'entouraient une végétation intense peuplée d'animaux sauvages. Et c'est là que l'histoire devient incroyable, car, en voulant capturer cet instant tout à fait hors du temps, un cadrage hasardeux a voulu que ce soit ma main qui apparaisse sur cette photo. C'est donc ma main sur cette photo, ce qui est bien sûr tout à fait incroyable.
J'ai également mis ci-dessous, pour faire bonne mesure, le pied de Bouddha, presque l'égal de la main de Bob par sa démesure conceptuelle; ainsi que la preuve de l'universalité de la grenade à 9 branches, qui caractérise l'une des plus belles institutions de la patria nostra.
Note: si vous ne comprenez pas ce que j'ai écrit ci-dessus, ne vous inquiétez pas pour votre santé mentale (ni pour la mienne); ceux qui doivent comprendre comprendront et c'est bien suffisant.